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Haute-Loire : l’exploitation de la mine de 1736 à 1978

23 Juillet 2014 , Rédigé par REVEL Stephane

Tout a commencé par cette légende qui veut qu’un paysan ait un jour mis le feu à des buissons en défrichant ses terres. Intrigué par cette découverte, l’homme aurait ainsi mis au jour le premier gisement de charbon sur ce qui allait devenir le Bassin minier. La vie, l’environnement aussi, tout comme le contexte social des habitants vont être irrémédiablement transformés par cette découverte majeure à l’origine de la première révolution industrielle. Jusqu’à 9 776 mineurs de fond et au jour (sous terre et sur la terre ferme), ont sué sang et eau pour arracher le précieux minerai des entrailles de la terre... souvent au péril de leur vie. Les conditions de travail exécrables, à l’origine de nombreux drames humains, vont également pousser les mineurs à se révolter, à se syndiquer, à faire grève. Ces mouvements sociaux et économiques vont profondément modifier le visage de la société française. Car ce qui se passait au fond, a eu des conséquences au jour.

De l'année 1736, qui marque le véritable point de départ de l'exploitation minière sur le secteur du Bassin minier (en 1474, la présence de mines à Brassac est d’ores et déjà connue mais l’exploitation reste marginale), jusqu'en 1978 et la fermeture du dernier puits à Bayard, 36 millions de tonnes de charbon ont été extraites du sous-sol, acheminées en sapinière sur l’Allier, puis par le rail vers Paris. Il faut attendre le XIXe siècle pour observer une évolution notable des méthodes de prospection. L’histoire s’accélère.

Les paysans deviennent des ouvriers. La modernisation du bassin devient effective, et avec elle, le niveau de vie augmente au prix de luttes souvent acharnées avec les exploitants des concessions minières. L’afflux de travailleurs immigrés - jusqu’à 14 nationalités cohabitent ensemble - est une preuve d’intégration remarquable. La société se diversifie. Des logements, véritables cités ouvrières, sortent de terre. Le paysage économique et social de la région est métamorphosé.

En 1901, on comptabilisait jusqu’à 9 776 mineurs (hommes, femmes et enfants) au travail au jour et au fond. Pour les enfants de moins de 10 ans, l'interdiction du fond est ordonnée en 1813. Il faut attendre 1875 pour qu'elle soit étendue à ceux de 12 ans (en 1883, 7% de l'effectif français des mineurs sont des enfants). Pour les femmes, l'interdiction de travaux sous-terrains intervient en 1874. Leur tâche, tout comme celle des enfants, était dévolue ensuite au tri du charbon (retirer les pierres), dans l'administratif, la société de secours minière à Brassac-les-Mines (la D36). Dès 14 ans, après leur apprentissage du métier à l’école Papillon de La Combelle ou de Sainte-Florine (formation de taille du bois, culture physique... ) les apprentis “gueules noires” pouvaient descendre dans les puits. Avec ces avancées technologiques apparues au XIXe siècle, les mineurs vont descendre toujours plus bas. La profondeur des puits était vertigineuse.

En 1914, celui des Graves (diamètre 6,60 m) tombait jusqu’à 699 m. Celui de Bayard, en 1924, atteignait une verticale de 691 mètres (on dit que le puits est foncé jusqu'à 691 m) ! Plus de deux fois la Tour Eiffel. Une fois au fond, d’autres puits nommés bures, étaient creusés à la verticale, enfonçant plus loin encore les mineurs (jusqu’à 900 m!) soumis à des températures de plus de 40°. Ils travaillaient nus. Impossible pour eux de conserver le moindre vêtement, si ce n’est leurs bottes. Tout un système de ventilation et de renouvellement d’air était agencé pour permettre aux travailleurs de “respirer” convenablement. La poussière, le bruit des marteaux piqueurs, des pompes, l’obscurité...

Suite à retrouver dans les pages de notre édition papier
datée dimanche 13 juillet - lundi 14 juillet 201
4.


Article publié le 12/07/2014 à 20:34
Auteur : Rédaction L'Eveil
Crédits photos : L'Eveil

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