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Ex-mines d'uranium : y a-t-il un réel danger ?

10 Octobre 2010 , Rédigé par REVEL Stephane Publié dans #Patrimoine minier

Une rencontre a lieu aujourd'hui au ministère de l'Écologie pour évoquer le devenir des vingt-deux anciens sites miniers bretons d'Areva. Selon le collectif d'associations de défense des riverains, il y a urgence.

Pourquoi ? Comment ?

Des mines d'uraniumen Bretagne ?

Pendant trente ans, de la fin des années 1950 à 1985, vingt-deux sites sont exploités entre Guilligomarc'h (Finistère) et Pontivy (Morbihan). Le bon filon minier du pays du Roi Morvan est géré au départ par la Simura, Société industrielle et minière d'uranium. Le domaine devient propriété d'Areva, ex-Cogema, en 1986, jusqu'en 2018. Les sites ont été transformés en activités agricoles, industrielles ou touristiques.

Qu'est-ce qui inquièteles associations ?

Selon le collectif Roz Glas, de riverains et d'associations, basé à Arzano, près de Quimperlé, « dans l'environnement de tous les anciens sites miniers, les niveaux de radiation dépassent fréquemment les niveaux naturels, de 5 à 100 fois plus ». « Les anciennes mines sont accessibles au public. Il n'y aucune signalisation, aucun grillage, alors qu'il y a un réel danger pour les personnes », s'alarme François-Gaël Rios, secrétaire du collectif.

Des études ont-ellesété réalisées ?

En 2008, la Criirad (1) fait des prélèvements, notamment sur le site de Rosglas, mine à ciel ouvert entre Guilligomarc'h et Meslan aujourd'hui chemin de randonnée. 114 tonnes d'uranium ont été extraites entre 1964 et 1975 à cet endroit. Conclusions : « 1) L'ancien exploitant a laissé des matières radioactives. 2) Il s'agit de déchets faiblement actifs à vie longue. 3) Les risques sanitaires sont non négligeables pour les personnes qui fréquentent les abords des anciennes mines. »

L'État est-il au courant ?

Après avoir dit, en 2005, que tout allait bien, l'État se ravise. En 2009, dans une lettre au maire de Meslan, le préfet du Morbihan convient que « certaines zones présentent un niveau de radioactivité supérieur au niveau habituel ». En juillet, après une circulaire ministérielle, les préfets du Morbihan et du Finistère signent un arrêté sommant Areva « de réaliser, avant le 30 avril 2011, un bilan environnemental des sites ».

Que fait Areva ?

Le géant du nucléaire a commencé cet état des lieux. De gros moyens sont mis en oeuvre actuellement. Depuis la fermeture des sites, l'exploitant fait par ailleurs des visites annuelles de surveillance dont le compte rendu est transmis à l'État (Drire).

Qu'attendent les associationsde la rencontre avec le ministère de l'Écologie ?

François-Gaël Rios : « L'État doit intervenir pour obliger Areva à réaménager et à décontaminer sérieusement ces anciens sites miniers. »

Mickaël DEMEAUX.

(1) Criirad : Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité.

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