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Haute-Loire : voyage dans les entrailles de la terre à Ally

4 Octobre 2012 , Rédigé par REVEL Stephane Publié dans #Patrimoine minier

De retour sur les routes pour redécouvrir notre beau département à travers un musée qui n'en est pas vraiment un. Cette semaine, nous descendons sous les terres altiligériennes, à la recherche de plomb, d'argent et… d'antimoine.



Sur le plateau d'Ally, on n'entend que le bruit du vent. À deux pas des éoliennes et tout près des moulins, on est loin de se douter qu'il y a cent ans de cela, des mineurs vivaient et grouillaient dans les souterrains du département. Un seul panneau, perdu au milieu de nulle part, nous met sur la voie : «mine d'antimoine et de plomb argentifère de la Rodde».

Arrivés au bourg de Montrome, sur la commune d'Ally, l'aventure commence. Quelque 600 mètres à pied sur un chemin escarpé, sans même descendre sous terre, on est déjà un peu dans la peau du mineur... Lorsqu'on pénètre sur le site, difficile d'imaginer que cette vaste étendue de verdure, coincée entre deux montagnes, fut un jour le siège d'une mine où travaillaient chaque jour près de 200 mineurs.

Pour nous mettre dans l'ambiance, Romain Quintin, éducateur à l'environnement et guide passionné, nous prête l'attirail complet du parfait petit mineur : bottes en caoutchouc, casque et ciré jaune... Une fois équipés, Romain nous guide jusqu'aux portes de la mine. Un peu d'histoire, quelques conseils pratiques, et c'est parti pour une heure au cœur des galeries.

A peine entrés dans la mine, on sent les flaques chatouiller nos bottes. Avec de l'eau jusqu'aux chevilles, presque accroupis pour avancer dans les veines les plus étroites, on plonge tout de suite dans la peau d'un mineur d'antan. L'humidité, l'odeur de soufre, le froid... Dans la pénombre, on croit revoir les gueules noires aux poumons abîmés immortalisés par Zola. Aujourd'hui, c'est un petit groupe de touristes de passage qui nous accompagne dans les entrailles de la terre. De tous les âges et de toute la France, des Bordelais et des Tropéziens s'émerveillent du paysage sous-terrain de la Haute-Loire : «On ne se doutait pas qu'il y avait des mines en Haute-Loire !» . A vrai dire, nous non plus...

Pourtant, la mine que l'on connaît si peu en Haute-Loire est restée intacte : dans la région de Massiac, aux confins du Cantal et de la Haute Loire, une trentaine d'anciennes mines ont exploité l'antimoine à la fin du XIXe siècle. La mine de la Rodde est l'une des dernières mines à avoir fermé ses portes. Le principal minerai qu'elle abritait il y a à peine cent ans est la stibine, un sulfure d'antimoine. Le filon de semseyite, l'autre principal sulfure de la mine, sert de fil conducteur à la balade : sur près de 200 mètres, on suit l'alliage de plomb, d'argent et de soufre.

 

Article publié le 08/09/2012 à 09:22
Auteur : Rédaction L'Eveil

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