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Les mineurs sont unanimes, le magasin à explosif de la Fosse 4 est une poudrière

20 Octobre 2012 , Rédigé par REVEL Stephane Publié dans #Patrimoine minier

Ce week-end, lors des Journées du patrimoine, la poudrière exhumée i

l y a quelques mois sur le chantier de l'écoquartier des Alouettes a reçu ses premiers visiteurs. On a présenté ce magasin à explosif comme une dynamitière. Comme on pouvait s'y attendre, les anciens mineurs ont tiqué et les réactions sont arrivées jusqu'à nous comme une traînée de poudre.

Ce local sous-terrain n'est donc pas une dynamitière. Quatre anciens mineurs ont pris la plume ou se sont manifestés comme Alfred, un Bruaysien qui est descendu à la fosse 6 pour ensuite aller jusqu'à la fosse 7. Comme les autres, il est catégorique : « Dynamitière, ce n'est même pas dans le dico. Nous, on appelait ça une poudrière. » Serge Gouillart, lui, explique qu'il faut « respecter le vocabulaire des mineurs qui appelaient ce lieu poudrière. » Sur cette question, tout le monde se rejoint. On appellera donc ça la poudrière de la fosse 4. Fini la dynamitière. D'ailleurs, on ne parlait à l'époque que d'explosif, car il en existait de plusieurs sortes selon la nature de la roche à casser. Donc pas de pains de dynamite mais « des cartouches, explique Alfred. On enfonçait la cartouche qui mesurait une trentaine de centimètres, on mettait une amorce avec des fils numérotés, du fil à buquer. » Ainsi, l'explosion, à retardement, se faisait par à-coups très rapprochés. «  D'ailleurs, on entendait qu'une déflagration. » Tout ça était géré par le boutefeux, un mineur artificier qui devait suivre une formation très poussée. Notamment pour éviter tout accident. Les cartouches et les amorces n'étaient jamais associées dans la poudrière. « Quand j'étais galibot, j'allais à la poudrière avec le boutefeux. Je portais les sacs de cartouches et lui, les amorces dans une petite boîte en bois et la clé. »

Le lavabo

Sans se concerter, trois des mineurs qui sont montés aux créneaux ont élargi le débat sur la terminologie de la mine et tous s'offusquent d'entendre, de voir ou de lire que les mineurs fréquentaient la salle des pendus : « Ça n'a jamais existé », s'étonne Alfred.

Serge Gouillart, lui, affirme ne jamais avoir entendu ça, « d'Auchel à Valenciennes où je suis descendu en tant que délégué syndical central.

 » Les mineurs ont toujours appelé cette pièce le lavabo.

C'est qu'on ne joue pas avec le vocabulaire des mineurs. Quant à la poudrière de la fosse 4, si son boutefeux de l'époque nous lit, qu'il se manifeste. On pourra ainsi clore le débat ou tout au moins l'éclairer comme l'ont fait Serge, Alfred, Thadée ou Daniel. •

 

La Voix du Nord Publié le 19/09/2012

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