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La potasse se visite et se raconte

11 Septembre 2013 , Rédigé par REVEL Stephane

Le patrimoine minier du Bassin potassique est mis en lumière par l’association Kalivie, à Wittelsheim. Paul Didierlaurent, ancien mineur, raconte ses années de travail avec passion, aujourd’hui, de 9 h à 12 h.

« À 15 ans, je suis entré à la mine : j’y ai passé 40 années et personne n’aurait pu me faire changer de métier, tant j’ai aimé mon travail », assure avec conviction Paul Didierlaurent, ancien mineur de la fosse Joseph-Else de Wittelsheim. Si aujourd’hui les mines de potasse alsaciennes sont à l’arrêt, il reste des vaillants travailleurs qui font revivre ce patrimoine, au travers de l’association Kalivie.

La mine Joseph-Else de Wittelsheim descendait à 600 m sous le plancher des vaches, on y a extrait de la potasse de 1904 à 1966. Après sa fermeture, le bâtiment principal a été récupéré par l’association, qui en a fait un musée. Entre les collections de géologie et la salle des pendus (le vestiaire), le visiteur apprend beaucoup sur les activités souterraines du Bassin potassique. Mais surtout, c’est la parole du mineur qui vaut de l’or dans cette visite, proposée par l’office de tourisme de Cernay.

Quand il raconte ses années de labeur, Paul Didierlaurent exprime tout l’amour qu’il a ressenti pour son métier, ses dangers, sa difficulté, mais aussi les moments passés entre travailleurs, la solidarité, la confiance et l’esprit d’équipe : « Les conditions étaient dures et nécessitaient une bonne forme physique : on ne descendait pas au fond après avoir mangé un yaourt ! Mais les moments de travail sont inoubliables. J’étais à la conduite de machine, et à ce poste, la confiance est essentielle : si une machine était mal gérée, il y avait danger de mort pour moi, mais aussi pour les camarades. Ce sont ces risques partagés et cette participation commune qui fondent un esprit de mineur, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. »

On ne descendait pas au fond après avoir mangé un yaourt

L’ancien tâcheron partage son expérience avec franc-parler, humour et rudesse, mais sa voix traduit tant de passion, de chaleur et de vérité, que le temps passé à l’écouter ne se compte pas. Au-delà de la découverte culturelle, le mineur, qui aime à se faire appeler Pauly, en toute simplicité, tient à rendre hommage aux hommes de l’obscurité : en cent ans d’exploitation des mines de potasse, entre 850 et 900 ouvriers sont morts au travail. L’association Kalivie propose ces visites, animées également par Roland Ringenbach, président, et Robert Wiss, plus tourné vers l’aspect géologique de la région.

Le 21/08/2013 à 05:00 Benoît Ruthmann L'Alsace

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