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Van Gogh à la mine en Belgique, naissance d'une vocation

1 Juin 2013 , Rédigé par REVEL Stephane

«Van Gogh au fond de la mine», c’est le titre d’un ouvrage signé Bruno Vouters dans le quel ce journaliste à La Voix du Nord retrace les deux années passées par le futur peintre en Belgique. Celui qui était alors pasteur trouva ici sa vocation d’artiste, tout en côtoyant les rudes conditions de vie des mineurs. Autant de sujets évoqués par Van Gogh dans la correspondance avec son frère Théo.

Recoupements, recherches documentaires et rencontres, le livre de Bruno Vouters, rédacteur en chef adjoint à La Voix du Nord, a tout d’une enquête et permet aux lecteurs de se replonger dans la vie de Van Gogh avec ses aspects les moins connus mais aussi dans le contexte social de l’époque.

A l’automne 1878, Vincent Van Gogh, qui a renoncé au métier de marchand d’art, devient pasteur dans le Borinage près de Mons (le Borinage est une sous-région belge située en Région wallonne dans la province de Hainaut). Il se voit alors comme un missionnaire parmi les plus pauvres, pas comme un pasteur de compagnie ­», explique Bruno Vouters. Fin 1878, pour comprendre les conditions dans lesquelles travaillent les mineurs (le bassin en compte alors 25 000), Van Gogh descend à 700 mètres sous terre au puits de Marcasse, où il restera six heures durant. Il va également vivre l’accident le plus meurtrier du Borinage : le 18 avril 1879, un coup de grisou extrêmement violent fait 121 victimes au puits n°2 à Frameries ainsi que de nombreux blessés. Van Gogh sera très présent auprès des blessés des veuves et des orphelins.

Malgré tout, le jeune Vincent n’est pas fait pour prêcher. Il est désavoué par les responsables de l’église protestante qui voit d’un mauvais œil son engagement radical et sa personnalité complexe. A cette époque, Van Gogh est en rupture avec sa famille, son père (qui est pasteur) envisageant même de le mettre dans un asile d’aliénés près d’Anvers.

Le déclic

Se sentant incompris de tous, Van Gogh part alors en pèlerinage. Une marche qui commencera au début de mars 1880 à la sortie de la gare de Valenciennes. Direction : l’atelier du peintre artois Jules Breton à Courrières dans le Pas-de-Calais. Il avait rencontré cet artiste à Paris à la galerie Goupil. Son voyage de retour vers Cuesmes dans le Borinage sera pénible, Van Gogh dormira dans la paille et échangera ses dessins contre de la nourriture. Mais en septembre 188, il écrit ceci à son frère Théo : « Il s’agit pour moi d’apprendre à bien dessiner, à être maître soit de mon crayon, soit de mon fusain, soit de mon pinceau, une fois cela obtenu je ferai de bonnes choses presque n’importe où, et le Borinage est tout aussi pittoresque que le vieux Venise, que l’Arabie, que la Bretagne, la Normandie, Picardie, ou Brie ».

« ­Van Gogh au fond de la mine ­» de Bruno Vouters. Editions «­La Voix­», 66­ pages, 6,90 euros.

Publié le 06/05/2013 Par Chrystel Chabert

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