Mine de sel de Bex : 500 ans que le sel est arraché du cœur de la montagne

Après 4,5 millions d’euros de rénovation, la mine de sel de Bex rouvre aujourd’hui au public. Sur des kilomètres de galerie, en train et à pied, on découvre une histoire industrielle ininterrompue depuis le XVIe siècle. Impressionnant.

La vallée n’est qu’à une poignée de kilomètres, on est déjà ailleurs dans cette combe blottie entre deux flancs de montagne boisée. Un peu dans le Haut-Valais peut-être, alors que les cimes enneigées du Chablais miroitent sous le faiblard soleil de ce printemps. À moins que ce ne soit l’Ouest américain, période ruée vers l’or. Les chalets en bois des contremaîtres. Les tunnels qui s’enfoncent dans la montagne. Les petits trains des années 40. L’imaginaire se fait un voyage en technicolor. Bienvenue à la mine de sel de Bex, toute fraîche après 17 mois et 4,5 millions d’euros de rénovation.

Seule mine d’une Confédération Helvétique où l’on n’a jamais creusé de trous, pas même dans le gruyère, elle est encore en activité. Gérée depuis 2014 par Salines Suisses SA, « garant de l’approvisionnement en sel pour tout le pays ». Pas une mince affaire. Si l’on ne lui demande plus de “dégoitrer” une population enclavée (voir ci-contre), les 35 000 tonnes de cristaux blancs produits là demeurent importants, ne serait-ce que pour déneiger les blanches chaussées de l’hiver.

Encore que Bex a un rôle particulier dans le groupe. « Nous produisons surtout du sel fin, réservé à la table ou au bien-être » souligne Philippe Benoît, l’affable et heureux directeur, qui a délaissé les salons moelleux du CIO (Comité International Olympique) pour la Fondation qui pilote la partie touristique sans jamais le regretter. Rincé par l’eau du glacier des Diablerets, ce “Sel des Alpes” est la Rolls du groupe…  Et puis il est nimbé de son histoire. Allez, hop, à la mine !

Le Dauphine Libere 

Par Sébastien COLSON | Publié le 24/03/2018