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Haute-Loire : vivre avec le danger, le quotidien du mineur

27 Juillet 2014 , Rédigé par REVEL Stephane

Enumérer tous les accidents qui de 1736 à 1978 ont blessé, mutilé ou coûté la vie aux mineurs de fond ou de jour serait malheureusement trop long. Un chiffre toutefois, qui à lui seul résume leur sacrifice : sur les sites d’exploitation de charbon dans le Bassin minier, en 1786 et 1901, 139 ouvriers ont été victimes d’accidents mortels. Une catastrophe a particulièrement marqué les esprits : celle du 12 mai 1952, à Frugères-les-Mines, qui fit 12 morts. Pour plusieurs générations, le charbon fut le seul et unique moyen de survivre.

Quitter la vie d’agriculteur, son pays même pour de nombreux immigrés, et gagner un plus d’argent au fond de la mine se faisait au prix de terribles dangers. Pour arracher “le trésor noir” du sous-sol du Bassin minier, de nombreuses familles ont été endeuillées par la disparition d’un proche. Chaque jour, la vie des mineurs était mise en péril par une explosion de gaz, un éboulement, une chute dans un bure... Pour prévenir certains dangers, comme l’empoisonnement au gaz, les mineurs ont longtemps eu recours à des animaux (oiseaux, souris). Puis vint la lampe de sureté et le grisoumètre, mais ces appareils n’ont pas empêché la disparition de mineurs qui aimaient leur métier tout autant qu’ils en connaissaient les dangers.

Bien sûr, l’expérience tirée de ces tragédies a permis d'améliorer la sécurité du travail, mais à quel prix. Avant 1900, particulièrement, les mineurs souffraient de conditions de travail souvent déplorables. Le travail souterrain des «gueules noires» était particulièrement pénible, les accidents fréquents dont les causes sont fortuites ou humaines.

Pourtant, ces accidents dramatiques entraînent très rarement des suites judiciaires pour l'exploitant. Citant un texte de l’époque, l'ouvrage écrit par Laurent Doussin, intitulé "Brassac-les-Mines, Sainte-Florine, la mine et ceux qui en vivent" donne un éclairage intéressant sur la situation : "ces accidents sont le résultat de l'imprudence ou de l’inattention des victimes (1848) et inhérents à la périlleuse exploitation des mines (1853)". Il cite également le passage d'un article paru dans L'Abeille Brivadoise (ancêtre de La Ruche) lorsqu'en février 1883, une explosion de grisou à Bouxhors blessait trois mineurs, par l'imprudence d'un des entrepreneurs. Sept jours plus tard, un des blessés succombait.

"Les ouvriers dont le corps n'était qu'une plaie, ont été portés à Brioude dans des chars à charbon, ficelés dans des bandages, au lieu d'être transportés enveloppés de ouate dans des brancards à bras ou en char suspendus." Laurent Doussin insiste sur le manque de prévoyance et l'inhumanité des directeurs des mines. La méconnaissance des hommes a souvent conduit au drame.

Suite à retrouver dans les pages de notre édition
papier datée dimanche 20 juillet 20
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Article publié le 19/07/2014 à 09:15
Auteur : Rédaction L'Eveil
Crédits photos : L'Eveil

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