Saint-Pierre-Montlimart. Noël 1917, un feu violent éclate à la mine

Il y a 100 ans, les habitants de Saint-Pierre-Montlimart, au nord de Cholet, impuissants, voyaient brûler la mine de la Bellière. À cette époque, on parlait d’un court-circuit électrique.
« Sinistre Noël que ce mardi 25 décembre 1917, vers 18 h ! Un feu subit et violent éclate à la mine. Dix bâtiments sont la proie des flammes, provoquant l’arrêt de l’exploitation, qui reprendra malgré tout en 1919 », indique Joseph Brevet, l’historien local.
Fait divers
Néanmoins ce fait divers, relaté à l’époque par le Petit Courrier, n’apparaît que sommairement dans les ouvrages précédents de l’auteur. Il y revient avec plus de détails dans son dernier livre, Investigations au pays des mines d’or, de l’an 1900 à 2000, à Saint-Pierre-Montlimart, sorti au mois de novembre dernier.
Sur le front
Retour sur le contexte. « Nous sommes en période de guerre, tous les mineurs français sont sur le front. Seulement voilà, les autorités savent qu’un trésor dort dans le sous-sol local. La question qui se pose : comment faire fonctionner la mine de la Bellière ? La deuxième de France. » Son directeur M. Strap, démobilisé en 1915, apprend qu’un bon nombre de prisonniers allemands sont disponibles. « Parmi eux, certains ont travaillé dans les mines de fer ou de charbon », souligne le narrateur.
De l’or à bon compte
Vient alors l’espoir d’extraire de l’or à bon compte, afin de financer l’armement. Les prisonniers arrivent dans la commune, ceci dans le mutisme le plus total. Ils seront, selon un extrait émanant du conseil général de Maine-et-Loire, 57, fin 1915, et 63, en 1916, à vivre dans des baraques en bois, elles aussi détruites lors de cet incendie.
Un nouveau départ
L’exploitation reprendra en 1919, jusqu’en 1925, où la mine connaîtra une nouvelle période d’arrêt, causée par des pertes conséquentes dans les années 1917-1920, en lien avec sa destruction par l’incendie. 1926 sera l’année d’un nouveau départ, mais il faudra attendre 1928, pour voir apparaître des bénéfices, qui atteignent leur plafond en 1934.

Ouest France  Publié le 24/12/2017